de Dieu oublia ce rêve, ou n’y vit plus qu’une illusion du mauvais esprit il y reconnut un avertissement du ciel ; il crut l’interpréter en fondant cette vie religieuse des Frères Mineurs, qui était à ses yeux comme une chevalerie errante, instituée, aussi bien que l’autre, pour le redressement des torts et la défense des faibles. Cette comparaison lui plaisait ; et quand il voulait louer ceux de ses disciples qu’il préférait cause de leur zèle et de leur sainteté : « Ce sont là, disait-il, mes paladins de la Table Ronde. » Comme tout bon chevalier, il devait se rendre à l’appel des croisades. En 1220, il passa la mer, rejoignit l’armée des chrétiens devant Damiette plus hardi que tous ces preux bardés de fer, il pénétra jusqu’auprès du soudan d’Égypte, prêcha publiquement la foi, et défia les prêtres de Mahomet à l’épreuve du feu. Enfin, congédié avec respect par les infidèles, il laissa dans les saints lieux une colonie de ses disciples, qui s’y perpétuèrent sous le nom de Pères de Terre Sainte, et qui y sont encore, gardiens du saint Sépulcre et de l’épée de Godefroi. Après cela, on n’est plus surpris quand les biographes de saint François lui décernent tous les titres de la gloire militaire, et quand saint Bonaventure, près d’achever le récit de la vie et des combats de son maître, s’écrie : « Et maintenant donc, valeureux chevalier du Christ, portez les armes de ce chef invincible qui mettra en fuite vos ennemis. Arborez la ban-
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