et de l’espace, que toutes les générations traversent comme un lieu d’épreuves, chacune profitant de ce qui a été fait avant elle, et devant travailler à son tour pour celle qui suivra, chacune recevant à la fois, et un héritage plus grand, et une tâche plus laborieuse.
Puisque tous les hommes marchent vers un monde invisible, il faut qu’à tous ce monde soit révélé, et, puisqu’il est immuable, il faut qu’il y ait quelque chose d’immuable dans la révélation qui en sera faite. Mais aussi, puisque les hommes traversent un monde fini, où tout est phénoménal et successif, puisqu’ils s’y trouvent placés dans des circonstances différentes selon les temps, puisque leur tâche va s’agrandissant toujours, l’action de leurs facultés et les œuvres qui en résultent doivent être diverses et progressives.
Comme le monde infini enveloppe le monde fini, la vocation éternelle du genre humain doit déterminer son action temporelle ; le feu qui animera la terre doit être dérobé aux cieux, et la révélation immuable sera le principe moteur et régulateur du progrès. Mais, comme elle ne saurait présider au progrès et harmoniser l’exercice des facultés qu’en se mettant à leur portée qui varie, il faut qu’elle-même, en demeurant immuable dans son essence, soit progressive dans son application.
Toutefois, si l’application de cette révélation était abandonnée à la liberté de l’homme, il y au-