Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 7.djvu/145

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Au fond de toutes choses et dans les dernières profondeurs de l’infiniment petit, il faut bien finir par trouver la trace de l’idée éternelle. Les docteurs ont reconnu ce vestige empreint par toute la création, et c’est ce qui sanctifie l’étude de la nature. Une image plus ressemblante se découvre dans l’homme, et c’est ce qui fait la dignité de la philosophie. La Providence remplit l’histoire, et de là Bossuet professe qu’il est honteux à un honnête homme d’ignorer le genre humain. En sorte que, dans tous les ordres et à tous les degrés, c’est toujours un Dieu absent qu’on poursuit, qui se cache de façon qu’on le cherche, mais de façon qu’on le trouve, parce qu’il veut éprouver l’amour et ne le désespérer pas.

De là vient la probité de la science chrétienne. Elle ne se paye ni de faits hasardés, ni de conséquences prématurées. Elle est humble et ne croit pas que ce soit trop de toute une vie pour acheter une vérité si petite qu’elle soit. Elle est patiente enfin, parce qu’elle se confie. Nous descendons, le microscope à la main, dans les derniers détails de la physiologie végétale ; nous nous penchons sur les creusets de nos laboratoires, nous reconstruisons péniblement des inscriptions effacées et des langues en ruines. Il ne nous est pas donné de voir le terme de ces recherches arides : mais nous savons que d’autres y trouveront des conclusions glorieuses pour la Providence. Nous ne sommes qu’au com-