communication. Cette paternité intellectuelle, c’est une loi chrétienne… Aussi voyez les grands hommes du paganisme : ils ont su, mais ils n’ont pas enseigné à tous ; ils ont possédé, mais ils n’ont pas communiqué ; l’humanité ne profita pas de leurs inspirations solitaires : ils ont été condamnés pour avoir retenu la vérité captive. Pour nous, comprenons-le, messieurs, il faut donner après avoir reçu, il faut produire par l’art, après avoir possédé par la science. Car le vrai ne se sépare pas du beau. Nous avons poursuivi la vérité dans le fond par l’étude, nous devons chercher la beauté dans la forme par la production ; sachons que la forme qui va saisir les âmes par les attraits intérieurs et les sollicitations puissantes de l’admiration, sachons que la forme n’est pas indigne de l’œuvre divine. De la science, l’art doit sortir avec toutes ses splendeurs. Ainsi l’ont compris les grands hommes du Christianisme ; et celui qui vantait si hautement l’élocution rude de l’apôtre, celui qui prodiguait à l’éloquence de si éloquents dédains, Bossuet, se trahissait dans un ouvrage qui reçut ses plus intimes pensées[1] : « Je suis un peintre, un sculpteur, un architecte. J’ai mon art, j’ai mon dessein ou mon idée ; j’ai le choix ou la préférence que je donne à cette idée par un amour particulier ; avec cette règle primitive et le prin-
- ↑ Élévation sur les Mystères, 2, 7.