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La proposition du divorce se produit pour la quatrième fois dans nos assemblées législatives. En 1792 et en 1802 on en fit une question de morale, et le divorce fut admis comme une conséquence du contrat social. En 1851 on en fit une affaire de liberté religieuse, et le divorce fut demandé en haine de la religion d’État qui venait de périr. En 1848 la question morale et religieuse est en même temps politique on propose le divorce comme une des institutions nécessaires de la démocratie. Nous étudierons la proposition sous ces trois formes, et nous combattrons le divorce comme attentatoire à la famille et à la société, comme contraire à la liberté de conscience, comme opposé à l’esprit même des institutions démocratiques. La première étude ne nous arrêtera qu’un moment à cette hauteur de vues philosophiques où il est heureux que les esprits voués aux affaires soient ramenés de loin en loin. La seconde étude nous engagera dans une discussion historique où nous aurons à redresser beaucoup d’erreurs. La troisième nous conduira à la critique de la loi jusque dans ses derniers détails.


I

Les législateurs de 1792 ne reconnurent dans le mariage qu’un contrat et, partant de ce principe