Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 7.djvu/174

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le voile, enseigna « que celui-là ne serait pas fils de Saint-Simon, qui voudrait prescrire à la femme une loi et lui imposer des devoirs. » Les phalanstériens ont des mystères moins impénétrables, et dans la table des passions dressée par Fourier, à côté du familisme, qui tend à resserrer, à perpétuer les liens du sang, on trouve la papillonne, qui est le besoin légitime de varier ses amours comme ses pensées. Il faut être juste envers les communistes icariens : M. Cabet se contente du divorce et maintient avec une fermeté méritoire la nécessité du mariage. Mais, en respectant l’honorable inconséquence d’un certain nombre d’esprits décidés à trahir la logique plutôt que la morale, il est instructif de suivre des penseurs plus hardis et de voir jusqu’où ils pousseront la rigueur et la témérité des conclusions. C’est le mérite de la secte la plus avancée du communisme, de celle qui a pris le nom de société des travailleurs égalitaires. Ses doctrines sont résumées dans le procès-verbal d’une séance tenue le 20 juillet 1841, où l’on arrêta les dogmes suivants : « Le MATÉRIALISME doit être proclamé comme la loi inaltérable de la nature sur laquelle tout se fonde, et qu’on ne saurait violer sans tomber dans l’erreur. La FAMILLE doit être supprimée, parce qu’elle détruit l’harmonie de la fraternité qui seule peut unir les hommes, et qu’elle devient la cause de tous les vices qui les corrompent. Le MARIAGE doit disparaître comme