Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 7.djvu/187

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Bonald. Ce publiscite ne trouve pas d’accusation plus concluante contre le divorce que d’en faire l’inévitable conséquence du gouvernement populaire, et une sorte de démocratie domestique. On ne peut nier que ces considérations, éloquemment développées, n’aient concouru il faire supprimer le divorce en 1816, au retour de la royauté proscrite. Elles semblent décisives pour le rétablir au moment où la démocratie entraîne la France et l’Europe sous des lois que plusieurs peuvent trouver dures, mais qu’il faut bien reconnaître irrésistibles. Nous n’aurons jamais l’injustice d’oublier les services de M. de Bonald et de cette école qui se forma autour de lui pour la défense de la tradition religieuse. Mais, par le penchant des meilleurs esprits à conclure du spirituel au temporel, il arriva que les apologistes de l’autorité de l’Église se crurent engagés au service du pouvoir des rois. Pour nous, c’est précisément parce que l’Eglise satisfait le besoin d’autorité qui n’abandonne jamais le cœur des hommes, que nous voulons dans la société civile cette liberté dont le besoin ne leur laisse pas non plus de repos. Voilà le point qui nous sépare des publicistes de la Restauration, et pourquoi nous repousserons le divorce, non comme la conséquence, mais comme la ruine de cette démocratie chrétienne dont nous voulons être les serviteurs.