Sans doute de profondes réflexions philosophiques pourraient décider entre ces deux grands systèmes et les discussions dans lesquelles nous entrerons ultérieurement n’y seront pas étrangères. Mais ici c’est l’histoire qui est appelée à trancher le nœud c’est en comparant les théories avec les faits qu’il sera facile d’en apprécier la valeur.
produisit en système. Toutefois sa position au sein du paganisme devait
voiler pour lui une portion de la vérité. Une lacune exista donc
dans ses enseignements ; il conjectura la nécessité du Verbe révélateur
mais il ne sonda point la profondeur de cette idée, et la
théorie du Λόγος ne se montra dans sa doctrine que comme un
germe imparfait.
Mais, dès la naissance du Christianisme, cette grande pensée apparut
lumineuse dans les écrits de ses apôtres et de ses défenseurs.
Elle existe même dans tes livres les plus vénérables : à la tête de
l’Évangile du disciple bien-aimé et dans les Êpitres immortelles de
saint Paul. Faut-il donc s’étonner si les premières conquêtes de la
foi furent des adeptes de Platon ? ils trouvaient dans cette religion
divine le complément de toute leur science et d’ailleurs, le platonisme,
écoulement lointain de la révélation primitive, ne devait-il
pas se confondre avec la révélation nouvelle qui venait, comme un
beau neuve, purifier et féconder l’univers ? Justin, Athénagore,
Théophile, Pantène, Clément d’Alexandrie, Origène, Augustin, vinrent
sceller cette belle alliance, ou plutôt ils accoururent dans les
bras de l’Eglise, comme des fils dans les bras de leur mère.
A une époque plus moderne, ces belles doctrines, longtemps
obscurcies par la scolastique, ont repris un nouvel essor. Descartes
donna le signal avec lui marchèrent Malebranche, Bossuet et Fénelon,
Leibnitz et de nombreux philosophes de l’école allemande.
Et, de nos jours, nous avons vu sur les ruines du matérialisme
s’élever encore la philosophie platonique et chrétienne à qui l’avenir
appartient. Voyez pour la philosophie du Christianisme le livre des Proverbes et de
et l’Ecclésiastique, passim
L’Évangile selon saint Jean,
chap. I ; saint Paul, Épîtres, passim
saint Justin, Apologies ; saint
Clément, Stromates ; Origène, contra Celsum ;
saint Augustin, de
Quantitate anima, etc., etc. ; Fénelon, Existence de Dieu ; Bossuet,
Connaissance de Dieu et de soi même ; de Bonald, Recherches philosophiques ;
Cousin, Fragments philosophiques ; Lamennais, etc…etc…Voyez encore Degerando, Histoire comparée des systèmes, chap.XXII.