Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 7.djvu/313

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que jamais vers la terre il avait cherche a s’endormir dans l’ivresse des voluptés sensuelles pour oublier son opprobre ; il s’était reposé dans l’abrutissement du désespoir.

Mais les voluptés étaient incapables de remplir un cœur créé pour de plus hautes destinées. Il y avait donc un malaise immense, un vide que rien ne pouvait combler. On attendait de l’Orient des hommes qui devaient conquérir le monde[1]: de tous les points du globe s’élevait comme un soupir universel, pour invoquer le désiré des nations. C’était l’heure où Jésus-Christ, après avoir annoncé la bonne nouvelle aux pauvres d’Israël, prêché la loi de paix et d’amour, prouvé sa mission par sa vie, sa mort et ses prodiges, remettait ses pouvoirs à ses disciples, et disait à douze pêcheurs : « Allez et enseignez par toute la terre». C’était l’heure où le Christianisme, en la personne de Pierre, venait pieds nus, le bâton de pèlerin à la main, prendre possession de Rome, au nom de son Maître crucifié.

Et il lui fut dit comme au prophète « Soufflez « sur ces ossements, et commandez à la vie. » Il commanda : la vie descendit sur ce vaste champ de mort, et le genre humain se ranima, et le monde fut renouvelé.

Si j’avais à énumérer tous les caractères sacrés

  1. Tacite, Suétone, Cicéron.