Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 7.djvu/321

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Portons plus loin nos regards, voyons s’il est vrai que le Christianisme ait couvert les sciences d’humiliation et de mépris. Ouvrons les Livres qui servent de règle à la croyance : ils nous apprendront que Moïse, l’élu de Dieu, fut instruit dans toutes les connaissances des Égyptiens[1] ; que Salomon, le favori du Seigneur, le plus sage des rois, était aussi le plus-savant des hommes. « Venez à moi, dit la Sagesse, et je vous enseignerai. La science est plus précieuse que l’or, et ses paroles sont plus douces que le miel ; ses chemins sont beaux, et ses sentiers pacifiques. Elle est pareille à un arbre de vie : heureux celui qui peut en goûter les fruits. Dites à la Sagesse : Tu es ma sœur, et que la science soit votre amie[2] » Jésus est monté au temple : à peine adolescent il étonne par ses réponses les docteurs de la loi. Bientôt il prêchera aux pauvres, en paraboles simples et naïves, des vérités inaccessibles aux plus grands génies de la Grèce ; il philosophera avec Nicodème, le plus éclairé des Juifs ; il appellera à lui Paul le sage, avec Pierre le pêcheur. Déjà les apôtres ont reçu d’en haut les dons de la science et des langues, ils annoncent la parole devant les rois et jusqu’au sein de l’Aréopage; et les premiers Pères de l’Église sont des philosophes d’Athènes et d’Alexandrie. Saint Clé-

  1. Exode.
  2. Proverbes