Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 7.djvu/322

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ment, saint Justin le martyr, Athénagore, disciples de Platon, viennent se rendre à la religion du Christ. Saint Irénée fonde à Lyon des écoles en même temps que des autels. Origène, Tertullien, saint Jérôme, font retentir au loin l’éloquence de leur voix, et dévoilent aux regards surpris toute la profondeur de la doctrine qu’ils confessent. Basile et Grégoire, sortis des écoles athéniennes, étonnent le monde par leur science et leur vertu partout où le Christianisme surgit, il s’entoure de lumières[1]. Mais voici venir les fiers enfants du

  1. Ne serait-ce pas ici l’occasion de citer les pensées profondes, les encourageantes maximes des saints Pères sur l’utilité, la beauté, l’excellence des sciences et des arts ? Mais ce seul sujet demanderait des volumes il nous suffira maintenant d’en présenter quelques unes. « La philosophie, dit saint Clément d’Alexandrie, conduit à la vraie sagesse. L’emploi des démonstrations donne une conviction entière des vérités qu’elles établissent ; la philosophie avec leur secours pénètre la vérité et la nature des choses existantes. Repousser l’étude des sciences profanes, c’est condamner l’homme à descendre au rang des brutes» (Stromates, livre IV, p. 282 et suivantes ; livre VI, p. 655 et suivantes.) « Les sceptiques, selon saint Jean Damascène, se contredisent eux mêmes, quand ils refusent à la philosophie le droit de connaître a les choses. Il n’y a rien de plus excellent que la connaissance ; elle est la lumière de l’âme raisonnable. Cherchons, explorons par des investigations persévérantes, consultons même les livres des sages païens, nous y puiserons des vérités utiles, en les dégageant des erreurs qui peuvent s’y trouver jointes. » (Capita philosophica, cap. 1, 3, p. 9.) Cette doctrine était aussi celle de saint Basile, lorsqu’il adressait aux jeunes disciples de la religion et de la science ces mémorables paroles : « Il faut s’entretenir avec les poëtes, les historiens, les rhéteurs, tous les hommes enfin, lorsqu’il en doit résulter « quelque secours pour l’éducation. » Et plus loin « J’ai suffisam-