Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 7.djvu/344

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qu’on annonce ce décourageant système comme un progrès !

D’un autre côté, contradiction étonnante ! –Ceux-là mêmes qui prêchent la perfectibilité indéfinie des doctrines sociales et religieuses, ceux qui publient la chute de la religion du Christ comme le résultat nécessaire de l’esprit humain, les voilà qui promulguent la loi stable, la constitution parfaite de l’humanité, la notion définitive de Dieu, de l’homme et du monde  ; car, disent-ils, la pensée de Saint-Simon embrasse tous les rapports de la nature humaine. Mais qui leur donne cette assurance ? et si la nature humaine va se développant sans cesse, ne se trouvera-t-il pas un instant où de nouveaux rapports naîtront et exigeront une nouvelle révélation ?

Mais abandonnons ces idées générales, descendons plus avant dans la discussion, et puisqu’on peut subdiviser la doctrine positive des modernes apôtres en deux parties, l’une dogmatique, l’autre organique, établissons cette division, étudions 1° les principes qu’ils reconnaissent, 2° les conséquences pratiques qu’ils en déduisent.

Du dogme saint-simonien.

Plus hardis à détruire qu’à édifier, les prédica-[1]

  1. Tableau de la religion saint-simonienne, le Précurseur du 1° Juin.