Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 7.djvu/425

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jouissait autrefois. Ces éclairs se nomment Découvertes. Et la plupart des grandes découvertes, de celles qui donnent aux esprits une impulsion durable, se font, non par méthode ni par calcul, mais par une révélation intérieure ou extérieure, par inspiration ou par hasard. Christophe Colomb rêvait une croisade la pensée lui vient de passer aux Indes par l’Atlantique, et chemin faisant il trouve un continent nouveau. Copernic meurt léguant a Galilée la démonstration inachevée de son système dont il ne doute point. Keppler, pendant seize années de sa vie, affirme sur sa conscience les lois de la révolution des planètes, et ne parvient pas à les établir par le calcul. Une pomme tombera sur les genoux de Newton endormi, et, se réveillant, il concevra le système du monde. Viendront ensuite les hommes patients et ingénieux ils combineront avec sagesse ces données du hasard ou de l’inspiration et de cette combinaison se forme la science, et les arts s’en déduisent. Pour combiner, pour déduire, grande est l’utilité de la logique là est toute la valeur du génie de Bacon. Mais les principes générateurs, les vérités fondamentales des sciences modernes, furent révélés à d’autres qu’à. lui, avant lui et sans lui. Révéler, c’est le privilége de Dieu. Ce fut encore de la part de Bacon une grave et dangereuse erreur que d’avoir cru sa méthode applicable à toutes les branches des connaissances