point faite encore. Les règles générales se rapportent à la connaissance d’autrui et à la connaissance de soi-même.
« Il y a six manières d’arriver à la connaissance des hommes : l’étude de leur physionomie, de leurs paroles, de leurs actions, de leur caractère, des fins auxquelles ils tendent, enfin les rapports des tiers.
« 1° La physionomie: il ne faut point trop s’en rapporter au vieil adage : Fronti nulla fides. Ceci est vrai de l’aspect général du visage, qu’un homme habile peut toujours composer à son gré. Mais toujours aussi il y a dans les yeux, sur les lèvres, dans les traits, quelques mouvements légers qui trahissent l’effort ; la nature prisonnière se fait comprendre par des signes qu’on n’est point maître de réprimer. Vainement l’esprit se couvre d’un triple airain, un regard exercé finit toujours par saisir le défaut de la cuirasse et par pénétrer jusqu’au nu. 2° Les paroles il est vrai que le langage est le fard de la pensée ; mais sous ce fard la réalité se fait jour dans les paroles que la surprise arrache, ou qui échappent dans le trouble. Le chef-d’œuvre de l’art, c’est de fatiguer la dissimulation en lui opposant la dissimulation, et de lui arracher son secret par l’impatience, selon ce proverbe espagnol « Dites un mensonge, on vous dira la vérité. » 3° Bien que les actions soient les gages les plus sûrs de la volonté, il serait imprudent de