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drale de Burgos, et qui avait prié de même à beaucoup de sanctuaires, demandait ce que Dieu ferait, au dernier jour, de ces admirables ouvrages, élevés à sa louange par la tendre piété de tant de générations. Le feu qui doit purifier la terre foudroiera-t-il ces tours qui montaient pour le conjurer, ces chevets d’églises gardés par les anges, ces madones si pures, et ces saints si humblement prosternés devant elles ? Et ailleurs, Celui qui fait gloire de s’appeler le Souverain Artiste aura-t-il le courage de détruire tant de mosaïques et de fresques où rayonne l’éternelle beauté ? Pourquoi ces monuments n’auraient-ils pas aussi leur immortalité ou leur résurrection ? Et qui sait si, miraculeusement sauvés, ils ne devraient pas faire l’ornement de la Jérusalem Nouvelle, que saint Jean nous représente toute resplendissante de jaspe et de cristal ?

VI
Pont de Béhobie, le 21 novembre.

L’hiver venu sur l’aile des vents nous ferme décidément la route de Compostelle. Les conseils de nos amis ne nous permettent pas de pousser jusqu’à Madrid. Quoi ! pas même un détour pour voir Pampelune et les gorges où les Basques se vantent