Page:Péguy - Les Mystères de Jeanne d’Arc, volume 2.djvu/140

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le porche

��Or qu'est-ce que la pénitence, mon enfant, qu'est-ce

qu'il y a donc dans la pénitence. Quelle est donc cette

vertu secrète de la pénitence. Mon enfant c'est singulier, c'est étrange, c'est inquiétant. Qu'est-ce qu'il y a donc d'extraordinaire dans cette

pénitence. Gomnae c'est inquiétant. Quelle est cette vertu, ce secret, qu'est-ce qu'il faut

donc qu'il y ait de si extraordinaire, Dans la pénitence,

pour que ce pécheur. Pour que un vaille cent, ou enfin quatre-vingt-dix-neuf, (Pour compter juste). Pour que ce pécheur vaille autant. Pour que ce pécheur, ce seul pécheur qui fait pénitence

vaille autant, réjouisse, fasse autant de joie dans le

ciel que quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas

besoin de pénitence. Et pour que cette brebis égarée fasse tant de joie au

pasteur, Au bon pasteur. Qu'il en laisse dans le désert, in deserto, dans un endroit

abandonné, Les quatre-vingt-dix-neuf qui ne s'étaient point égarées. En quoi, quel est donc ce mystère. En quoi un peut-il valoir quatre-vingt-dix-neuf. Ne sommes-nous pas tous enfants de Dieu. Également

sur le même pied. En quoi, comment, pourquoi une brebis vaut-elle

quatre-vingt-dix-neuf brebis.

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