Page:Pépin - Les barricades en 1832.djvu/66

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ne veut pas croire au choléra, et massacre dans les rues les soi-disans empoisonneurs.

Celui-ci annonce avec emphase qu’il est chargé de faire une aumône, et, après avoir occupé de lui et parlé de lui, à propos de cette aumône, qui ne venait pas de lui, accuse le pouvoir de sacrifier les intérêts du pauvre, parce que la monarchie de Juillet rejette cette aumône, donnant de sa bourse au pauvre, sans vouloir accepter pour lui l’aumône du droit divin.

Ceux-là canonisent les grands hommes, font des apothéoses et des discours sur les Mânes[1] auxquels ils destinent le Panthéon[2], eux qui ne croient pas aux Mânes, eux qui sont trop forts pour croire aux Mânes et à Dieu.

D’autres donnent des charivaris[3], triomphe certain et honorable de l’Opposition, moyen infaillible de connaître l’opinion publique, parce qu’une douzaine de misérables peuvent impuné-

  1. Je pensais que ma conviction serait partagée quand il s’agirait d’un acte si grave, et qui exciterait sûrement tant de sympathie dans le cœur de mes concitoyens, je me suis trompé.
    (M. Salverte. Chamb. des dép. 18 mars 1832.)
  2. Encore une parodie des ridicules parodies de la Convention et de l’Empire. Ainsi, la Convention décrétait l’Être Suprême et la Raison, Napoléon faisait un temple à la Gloire.
  3. Les charivaris, les orgues des rues, et les comédies à ariettes, appelées opéras comiques, où on ne trouve pas trois chanteurs pour chanter juste et en mesure, cela caractérise un peuple éminemment musical.