Page:Pépin - Les barricades en 1832.djvu/77

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à vrai dire, seulement des espérances, seulement des probabilités, souvenirs bien précaires d’un passé d’enthousiasme, à une époque sans enthousiasme. Or, un pareil système était une utopie en 1830. La société de 1830 n’était pas taillée à cette hauteur ; et ceux qui ont déserté les principes qu’ils avaient proclamés immédiatement après la révolution de Juillet[1], pour signer le Compte-rendu, qui est la négation de ces principes, n’ont pas vu que les conséquences du système qu’ils soutiennent aujourd’hui, ne peuvent être autre chose que la guerre, et toujours la guerre, quoiqu’ils fassent, conséquences par cela même illogiques avec la révolution de 1830, qui ne pouvait admettre la guerre que comme possibilité, et au pis aller, et non comme principe.

Mais les conséquences du système qu’on appelle le système du 13 mars ont été ce qu’elles devaient être, c’est-à-dire, en harmonie avec leur principe, qui était un principe d’ordre, puisque c’était pour les lois, c’est-à-dire pour l’ordre, qu’on avait combattu, en Juillet, pour les lois attaquées par la révolte royale, et reconquises par l’insur-

  1. Dans ce mouvement immense, tous les droits individuels ont été respectés, le droit des nations a été religieusement gardé.
    (Commission municipale : MM. Mauguin, Audry
    de Puyraveau, 3 septembre 1830.)

    Le peuple Français est plein de respect et de bienveillance pour les droits des nations et dans son propre sein pour tous les droits sans distinction : aucune intrigue intérieure ou extérieure ne pourra triompher de cet esprit de sagesse et de modération qui caractérise la France actuelle.

    (Lafayette, 1er septembre 1830. Ordre du jour.)