— Et les mains sales ! Ah ! Ah ! le petit képi, le petit bandon en bidouillère ! Je ris, ne vous fâchez pas. Si vous aviez connu comme moi la commère qui nous versait le jus et nous débitait le saucisson au 2 du 237 !
— Vous avez raison, monsieur Tournemine, dit Mme Michaud ; pas de vivandière : toutes ces demoiselles voudraient le rôle. J’y pense : si vous preniez une pièce historique…
— Comme l’Aiglon, achève M. Michaud.
— C’est une idée.
— Avec des rois, des princes, des marquises…
— Et pas de servantes ! pas de servantes, madame, c’est là le chiendent ! J’ai chez moi une pièce en trois actes, jolie comme un conte de fées, où cette difficulté est peut-être tournée. Il y a un roi, une reine et une esclave, vous saisissez la différence, une esclave fort gentille qui couche avec le roi.
M. Michaud, sévère :
— Il faut de la morale !
L’autre :
— Il faut du bleu !
Moi :
— Il faut de l’esprit !
— Mais on peut bien trouver dans le théâtre contemporain une pièce morale, idéaliste et spirituelle.
— Je n’en mettrais pas mon petit doigt au feu, madame.