Page:Pérochon-Le Chemin de plaine.djvu/77

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— Sois tranquille.

— Quant à vous, madame, venez par ici.

— Ah ! Ah ! quels enfants !

Mme Valine avait retrouvé son rire martelé. Je lui mis les dernières lanternes entre les mains et je la poussai dans mon alcôve.

— Là ! maintenant mettez-vous à l’aise pour travailler. Asseyez-vous… ici, tenez, sur mon lit. La place est bonne ; j’y ai passé une partie de la soirée et si vous saviez quel rêve est venu m’y visiter, vous frémiriez, madame.

— Ah ! bah ! et vous me dites que la place est bonne ! Passez-moi donc la bleue… la bleue au milieu, n’est-ce pas ? Mais je n’y vois plus ; où est votre lampe, monsieur Maximin ?

Il commençait, en effet, à faire brun ; mais une lumière plus vive ne me semblait pas désirable. De l’autre côté de la cloison, les discours de Mitron se faisaient lents et embarrassés ; de temps en temps, Mlle Rose risquait une parole insignifiante et tremblée. Mme Valine, les yeux allumés, fit :

— Chut !

Je crus le bon moment venu. Penché sur elle, je lui dis très bas en cherchant ses lèvres :

— Au contraire, parlez ! pour l’amour de Dieu ! Parlez, madame, si vous le pouvez.

Là-dessus, elle fut secouée d’une telle hilarité que je m’arrêtai interdit et que les deux autres furent bien obligés de se déranger.