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Page:Pérochon-Le Chemin de plaine.djvu/78

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D’ailleurs, il fallut bientôt se quitter. Je fis à ces trois damnés un pas de conduite. Mais, au premier détour, Mitron prit quelque peu les devants avec la petite. Cette manœuvre ne me plut qu’à moitié et m’empêcha d’aller plus loin.

Outre que le crépuscule n’autorisait pas encore les grandes hardiesses, il est des gestes qu’on ne fait pas. C’est affaire de tact.

Mme Valine avec ses hanches roulantes de cavale trop nourrie, avec ses cheveux d’enfer et sa lèvre lourde de sang, sa lèvre qu’estompe un duvet très franc, Mme Valine est une femme qu’on bouscule, qu’on frappe, dont on se défend. Ce n’est pas une amoureuse au sens joli du mot.

Et je sais tout de même assez le prix de ma jeunesse pour ne pas m’affubler publiquement d’une veuve — même non démodée — de vingt-neuf ans-cinquante.


1er août. — Mme la Directrice de l’école de Trevins m’avait fait tenir une invitation à sa distribution de prix.

L’année scolaire se termine là-bas comme un quadrille de Planquette, par un chahut soigné. Il y a des discours, des saynètes, de la musique vocale, instrumentale, bref trente-six chantiers pour lesquels on bat le rappel des artistes.

Mitron, violoniste, avait été embauché dès le