se laissait entraîner, mais seulement à la nuit tombante, car il désirait épuiser les heures exactement. Les derniers jours, il s’attarda moins à la boulangerie.
Une grosse joie qu’il ne s’avouait pas lui venait de la présence de Francine auprès de lui ; une joie un peu grave qui modérait son exubérance et rendait plus rares les élans de sa gaieté juvénile. Il lui arrivait, quand il était seul à côté d’elle, de rester de longs moments sans rien trouver à dire où bien il prononçait des paroles prudentes comme un homme sage.
Le samedi, veille de son départ, il passa presque toute la journée à la Cabane. Il alla au Marais, avec Maxime, faucher pour sa belle-sœur. Vers le soir, il revint seul. Francine qui lavait devant la maison, sur le bord du canal, le vit arriver, avec une batelée d’herbe, par la conche Saint-Jean. Il aborda silencieusement, juste à côté du lavoir.
Ce fut elle qui parla la première :
— Vous n’avez plus votre compagnon, dit-elle ; qu’avez-vous donc fait de Maxime ?
— Il est resté au Marais où il tend ses cordes. Il reviendra avec les voisins Bacloux.
Georges porta vers la grange le chargement d’herbe, puis il revint au bateau et s’assit sur la planche d’avant, tout près du lavoir. Il essaya de plaisanter :
— Avec tout cela, dit-il, voici ma permission finie et je n’ai pas pu vous emmener une seule fois sur mon bateau, comme le voulait Maxime… J’au-