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LES HOMMES FRÉNÉTIQUES

sabilité. Lutte politique, disaient les grands meneurs ; opposition doctrinale et non point haine de peuples. Et ils disaient encore, comme au cours d’une simple période électorale : il ne s’agit pas de se battre, mais de se compter.

Par malheur, rixes, complots, attentats, soulèvements se multipliaient ; et, cela, non seulement sur la terre d’Afrique, où tourbillonnaient comme une écume bigarrée les éléments les plus agités de toutes les races, mais partout, même dans les régions les plus calmes où l’autorité gouvernementale demeurait encore solidement assise. Dans chaque pays, la minorité, brimée par le parti au pouvoir et travaillée par la propagande étrangère, tentait des redressements violents, cherchait par tous les moyens à chasser les maîtres de l’heure.

La doctrine méridienne gagnait toujours du terrain.

En Asie méridionale, les deux partis étaient arrivés à égalité.

En Amérique du Sud et en Australie, les grands agriculteurs formaient une minorité puissante et active ; le gouvernement parallèle gardait péniblement ses oppositions et semblait à la merci d’un coup d’audace.

En Amérique centrale, où le système du référendum fonctionnait toujours, les votes populaires se succédaient d’heure en heure, apportant à la commission exécutive permanente des indications saugrenues et contradictoires. Après quinze jours d’une anarchie complète, une poignée d’agitateurs méridiens s’empara du pouvoir. Les consultations populaires furent supprimées et la dictature d’une oligarchie méridienne commença de peser sur le pays. Les fonctionnaires de la commission perma-