Page:Pétrarque - L’Ascension du mont Ventoux.pdf/24

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qu’elles fussent à une grande distance. J’ai soupiré, je l’avoue, devant le ciel de l’Italie qui apparaissait à mon imagination plus qu’à mes regards, et je fus pris d’un désir inexprimable de revoir et mon ami et ma patrie. Ce ne fut pas toutefois sans que je blâmasse la mollesse du sentiment peu viril qu’attestait ce double vœu, quoique je pusse invoquer une double excuse appuyée du témoignage de grandes autorités. Ensuite une nouvelle pensée s’empara de mon esprit et le transporta des lieux vers le temps. Je me disais : « Il y a aujourd’hui dix ans qu’au sortir des études de ta jeunesse tu as quitté Bologne.