080 Vierge qui brilles, immuable, pendant l'éternité, étoile de cette mer orageuse, guide assuré de tout nooker fidèle, considère à quelle terrible tourmente je me trouve livré sans gouvernail, et déjà j'arrive aux dernières olemeurs; mais mon âme se fie encore à toi ; elle a péché, je ne de nie pas, ô Vierge, mais je te prie de ne pas laisser ton en- nemi rire de mes maux : ressouviens-toi que Dieu, à cause de nos péchés, a voulu, pour nous sauver, s'incarner en tes flancs sous une forme humaine. - Vierge, combien de pleurs j'ai déjà répandus, ooKR- bien de supplications et de prières qui n'ont servi qu'à 'ma peine et à mon grave détriment! Depuis que je naquis sur le bord de l'Arno, errant tantôt dans un lieu, tantôt dans un autre, ma vie entière n'a été que tourment. La beauté périssable, et les actions et les paroles mondaines ont envahi toute mon âme. Vierge sacrée et divine, ne tarde pas, car je suis peut-être à ma dernière année. Mes jours ont passé, plus rapides que la flèche, à travers les misères et les péchés, et la Mort seule m'attend. Vierge, celle-là est poussière, et a mis mon coeur en deuil, qui, lorsqu'elle vivait, m'a abreuvé de larmes, et ne savait pas un seul des mille maux que je souffrais, et, quand elle l'aurait su, ce qui est arrivé n'en serait pas moins arrivé; car tout désir différent de sa part eût été pour moi la mort, et pour elle une coupable renommée. Maintenant, toi, Dame du ciel, toi, notre Déesse, s'il est permis et convenable de parler ainsi, Vierge au sublime jugement, tu vois ce qui en est; et ce que l'on ne pouvait faire est nul devant ta suprême vertu: mets un terme à ma douleur ; ce sera une gloire pour toi, et pour moi de salut. Vierge, en qui repose toute mon espérance, puisses- tu m'exaucer et me secourir en ce besoin pressent; ne m'abandonne pas dans l'extrême passage; regarde nen pas moi, mais celui qui a daigné me créer, non pas mon propre mérite, mais sa sublime ressemblance qui apparaît en moi et t'émeut à t'occuper d'un homme si Digitized by Google
