Page:Pétrone, Apulée, Aulu-Gelle - Œuvres complètes, Nisard.djvu/25

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A tua libre génie Ouvre ainsi In carrière
Ose de DiiiiDSlIii’ni^ cmprnntor les accents,
Et tonle (11’liiiinillr ses lniiilri’S Imit-puissanls.
Quitte les Grecs alors : (|iie notre Melpiun^nc
Parfois t’inspire aux jeu de la tra^iipie scène,
Courts nionieiits dérobés an soucis du barreau.
Lis des fastes guerriers liiner^iiiue tableau,
Et ce grand’l’ulliusdcnl la voix iii(lonipt( ; e,
Poursuit la trulusou, qui fuit épouvantée.
Puise à tous ces trésors ; et, poete-oiateur,
l’un discours va jaillir— comme uu torrent vainqueur.

VI. JVcoiitais fort attentivi-nient, sans m’apereevoir qu’AseyIte avait fui ; et je marchais dans les jardins plein du feu de la conversation, lorsqu’une bande nombreuse d’étudiants vint sous le portique. Selon toute apparenre, ils sortaient d’entendre je ne sais quel improvisateur qui avait réfute le plaidoyer d’Agaraemnon. Je les laisse riredes sentences et saper le plan de tout le discours, et, saisissant l’instant de ni’évader, je cours à la poursuite d’Ascylte. Maisjene savais pas bien cuielle route tenir, ni où était uotre logement. Partout où je venais de passer, j’y repassais encore ; las enfin de courir, et déjà baigné de sueur, j’aborde une petite vieille qui vendait de grossiers légumes.

VII. — Dites-moi, la mère, ne sauriez-vous pas où je loge ? — Charmée d’une gentillesse si naive : — Pourquoi non ? répondit-elle. — Et aussitôt elle se lève, et marche devant moi. Je la prenais pour une devineresse ; peu après, arrivée dans une ruelle assez reculée, l’obligeante vieille écarta le rideau d’une porte, et nie dit : c’est là que vous devez loger. — Comme j’affirmais ne pas connaître la maison, j’aperçus, entre deux rangs de cellules à ecriteaux et au milieu de courtisanes nues, certains promeneurs mystérieux. Bien tard alors, et quand il n’était plus teiTips. je reconims qu’on m’avait mené dans un lieu de prostitution. Pestant ctmU-e la traîtresse, je me couvre la tète d’un pan de ma robe, je m’enfuis au travers du séjom— maudit jusqu’à l’issue opposée, et voilà que sur le seuil même s’offre à moi Aseyite aussi exténué, aussi mourant que je l’étais : on ei’it cru qu’il avait suivi la même conductrice. Je lui tire en riant rua révérence, et lui deimmde ce qu’il fait dans un lieu si infâme.

VIII. Il essuie à deux mains la sueur qui couvrait son front ; puis : — Si tu savais, medit-il, ce qui m’est arrivé’? — Hé quoi donc ? — Il reprit d’une voix défaillante : J’errais par toute la ville, sans découvrir où j’avais laissé notre logement, quand je fus abordé par un homme a mine respectable, qui s’offrit très-civilement a me montrer le chemin. Il m’engagea dans de petites rues étroites et fort obscures, et me conduisit jusqu’ici, où, lajnece à la main, il sollicita de moi la courtoisie. Déjà la loueuse avait perçu le prix de la chambre, déjà cet homme venait de me saisir ; et si je n’eusse été le plus fort, il m’en aurait cuit. [Je me sauvai h toutes jambes, craignant, à chaque promeneur que je rencontrais, de retomber dans le niême péril, ] tant il me semblait que tous les gens de ce lieu-la étaient ivres de satyrion. — [ Poursuivant donc notre retraite Ascylte et moi, nous fûmes encore obsédés par sou persécuteur ; ] mais nous unîmes nos forces, et nous pùiïtes braver ses attatiues. [ Ascylte, après cela, me laissa seul, et se dirigea précipitan’imea t je ne sais où ; moi je ne songeai plus qu’à trouver notre logement.]

IX. Je finis par découvrir comme à travers