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Page:Pétrone, Apulée, Aulu-Gelle - Œuvres complètes, Nisard.djvu/437

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NOTES

SUR LA MÉTAMORPHOSE.

LIVRE PREMIER.

Sermone isto milesio. On appelait ainsi un style enjoué, badin, et dont la liberté allait quelquefois jusqu’à la licence. Cette dénomination paraît venir de ce que ce genre de poésie prit naissance à Milet, où les mœurs étaient fort relâchées, et dont la devise était : Nemo nostrum frugi esto ; alioqui cum aliis ejiciatur. Hymettos attica. Le mont Hymette était célèbre par ses carrières de marbre, et par ses plantes aromatiques avec lesquelles les abeilles composaient un miel si vanté - isthmos Ephiraea. C’est l’isthme de Corinthe, qui joint le Péloponnèse au reste de la Grèce. Il s’y célébrait, en l'honneur de Neptune, selon les uns, de Palémon selon les autres, des spectacles et des combats appelés Jeux Isthmiques. — Tenaros. Promontoire et ville de Laconie, qui avait dans son voisinage une des bouches qui condui- sent aux enfers.

Ante Poecile porticum. Il était appelé ainsi d’un mot grec qui signifie varié, à cause des peintures diverses dont il était orné. C’était là que les philosophes stoïciens se réunissaient.

AEginensis - AEtneo melle. Ègine, île du golfe de Saros. 1 L'Etna, montagne de Sicile. — Thessaliam, Etoliam, Boeotiam, provinces de la Grèce. — Hypata. Ville de Thessalie, sur les bords du Sperchius. Larissam. En Thessalie.

AEthiopes utrique. L’Ethiopie orientale et l’occidentale.

Calamitus. Mon Calamite. Ce dernier nom était, à ce qu’un peut croire , celui que les Romains avaient donné dans l’origine à Ganymède, et dont ils appelaient en général les garçons qui se prostituaient.

LIVRE DEUXIÈME.

Grabatutum meum assistit mensula. Voici le récit des mêmes ébats, dans la Luciade de Lucius de Patras, imitée, comme on sait, par Apulée, et si spirituellement reproduite dans la traduction archaïque de Paul-Louis Conrier : « Là je trouvai tout en bel ordre : le lit de mon valet dehors ; près du mien une table, un gobelet, du vin, eau froide, eau chaude ; Palestre avait songé à tout ; davantage, mon lit partout jonché de roses, ou entières ou effeuillées, ou en beaux chapelets arrangées. Voyant toutes choses ainsi prêtes pour le festin, j’attendais mon convive en bonne dévotion.

« Elle, sitôt qu’elle eut mis dormir sa maîtresse, s’en vint devers moi sans tarder ; et lors ce fut à nous de boire et de faire carousse de vin ensemble et de baisers ; i par où nous étant confortés et préparés au déduit. Pales- tre se lève et me dit : Songe, jeune homme, comme je m’appelle, et te souvienne quie tu as affaire à Palestre. Or sus, on va voir eu cette jouste ce que lu sçais faire, et si tu as appris aux armes comme gentil compagnon. — J’ac- cepte ton défi , lui dis-je, et me dure mille ans que nous soyons aux prises..... Lors elle : C’est moi qui suis le maître d’exercices, et qui vais éprouver ton adresse et ta force en divers tours de lutte : toi, fais devoir d’obéir et d’exécuter à point ce que je commanderai. — Commande, lui dis-je — Dépouille-toi, jouvenceau, et te frotte de cette huile. Allons, ferme, bon pied, bon œil. Accolle ton adversaire, et d’un croc en jambe le renverse. Bon , bras à bras, corps à corps, flanc contre flanc ; appuie, et toujours tiens le dessus. Çà, ..... donne la saccade, redouble, serre, sacque, choque, boute, coup sur coup ; point de relâche ; dès que tu sens mollir, étreins ; là, là, bellement.....

« Ainsi faisais-je, obéissant comme novice à la parole ; et quand j’eus d’elle congé de reposer sur les armes, je lui dis : Maître, tu vois de quel air je m’y prends , que je n’ai faute d’adresse ni de bonne volonté ; mais toi, qui’il ne te déplaise, tu commandes trop en hâte ; et n’a pas besogne faite qui veut suivre ta leçon. Elle, du revers de sa main me baille gentiment sur la joue : Tu fais le raison- neur, indocile écolier ; tu seras châtié , si tu faux au commandement ; attention ! Ce disant, elle se lève en pieds, et après s’être un peu soignée : Voyons, dit-elle, si tu es champion à l’épreuve en toutes joutes et combats jusques à outrance. Puis, tombant à genoux sur le lit : Ce n’était que jeu tout à l’heure, ce que nous faisions ; et pour rompre quelque lance, il ne vaudrait pas la peine d’entrer en champ clos. Maintenant , nous allons combattre à fer émoulu. Elle tombe aussitôt sur ses genoux eu s’arrangeant sur le lit.......... Çà, beau lutteur, me dit-elle, vous voilà en présence, préparez-vous au combat, avancez ; portez-vous encore plus avant. Vous voyez votre adversaire nu, ne l’épargnez pas. Et d’abord il est à propos de l’enlacer fortement ; ensuite, il faut se pencher, fondre sur lui, tenir ferme, et ne laisser aucun intervalle entre vous deux. S’il commence à lâcher prise, ne perdez pas un moment ; enlevez-le , et tenez-le en l’air en le couvrant de votre corps, et continuant de le harceler ; mais surtout ne vous retirez pas en arrière avant que vous ayez reçu l’ordre ; courbez son dos en voûte ; contenez-le par-dessous ; donnez-lui de nouveau le croc-enjambe, afin qu’il ne vous échappe pas ; tenez-le bien , et pressez vos mouvements ; lâchez-le, le voilà terrassé, il est tout en nage. Je partis d’un grand éclat de rire, puis je repris : Notre maître , il me prend fantaisie de vous prescrire à mon tour quelque petit exercice. Songez à m’obéir ponctuellement. Relevez-vous et asseyez-vous ; avancez une main officieuse, caressez-m’en légèrement, et promenez-la sur moi ; enlacez-moi bien, et faites-moi tomber dans les bras du sommeil.

« En tels ébats se passa celte nuit, tant doux et plaisants à tous deux , où nous emportâmes le prix des combats nocturnes. Grand plaisir y avais-je de vrai. A peu que je n’en oubliai du tout mon voyage à Larisse, et le désir qui m’avait mû de telles armes entreprendre contre cette gente Palestre." — Comparez toute la citation avec les deux pages de l’auteur latin.

Sine feciali officio. Le fécial élail un héraut d’armes