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Page:Pétrone, Apulée, Aulu-Gelle - Œuvres complètes, Nisard.djvu/438

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que les Romains envoyaient pour demander satisfaction, et pour déclarer la guerre.

Pipletis. Pimpla était une ville et une montagne de la Thessalie.

Adoperta coptiea. « En Égypte, dit Pline (liv. x, chap. 33), auprès de la ville de Captos, est une ile consacrée à Isis ; et, pour la préserver des ravages du Nil, les hirondelles y construisent, à l’approche de la crue du fleuve, une digue avec de la paille et de la litière cimentées de limon. Elles y travaillent pendant trois nuits de suite, et avec tant d’ardeur, que beaucoup d’entre elles meurent à la besogne. Elles recommencent tous les ans cette corvée. » — Et sistra phariaca. Le sistre était consacré à Isis, qui en portait un dans sa main.



LIVRE QUATRIÈME.

Alenim nobis anus illa recens hordeum"". Voici les mêmes circonstances dans la Luciade : « Moi et mon cheval cependant mes par la vieille servis de bel orge à la mangeoire, dont mon camarade, pensant avoir meilleure part, s’emplissait le ventre à grand’hâte. Mais je ne lui fis nul tort ; car, pendant que la vieille était ailleurs empêchée, je mangeais à bon escient du pain de la provision.

« Le lendemain, ils s’en allèrent tous à leurs besognes, nous laissant pour garde un jeune homme dont la présence me fâchait fort ; car la vieille seule ne m’eût sçu empêcher de me sauver. Mais lui, d’un regard farouche, fort et roide jeune gars, l’épée à la main, faisait le guet, et tenait la porte close. Trois jours après, sur le minuit, voici revenir nos larrons, sans or ni argent cette fois, ni autre butin qu’une fille en fleur d’âge et belle à merveille, qui jetait des cris lamentables. L’ayant fait seoir sur une natte, ils la confortaient de leur mieux, la recommandaient à la vieille, avec ordre d’en prendre soin et ne la jamais quitter. Elle cependant ne voulait ni manger ni boire, mais ne faisait rien que gémir et se désespérer. Ce que voyant, moi, de bonne nature, j’en pleurais à mon ratelier, et ne me pouvais quasi tenir de sangloter avec cette belle. »

Ad instar Athracidis vel Prolesilai. À cet endroit le texte est tellement mutilé, qu’on en est réduit aux conjectures. Il est probable que c’est une périphrase poétique, pour parler de ces festins où s’engagea la fameuse querelle des Centaures et des Lapithes.

Erant in quadam civitate. Ici commence la fable de Psyché, qui se continue jusque vers la fin du sixième livre. Apulée est le seul écrivain qui nous ait transmis cette allégorie mythologique, laquelle a inspiré si heureusement une foule d’artistes et de poëtes, et en particulier la Fontaine, qui s’en est approprié les principaux détails par la grâce et l’originalité qui ne sont qu’à lui. Molière n’en a pas tiré un moins bon parti dans la pièce de Psyché.



LIVRE CINQUIÈME.

Videt lucum proceris et vastis arboribus consitum. Voir dans ln pièce de Molière la description que Psyché fait elle-même de ce séjour enchanteur, acte iii, scène 2.

Post opimas dapes quidam… cantavit invisus. Voir ce que la Fontaine fait chanter à cet artiste invisible, liv. i.

Videt capitis aurei genialem cæsariem. Voir ce que devient tout ce tableau sous la plume de la Fontaine, liv. i.

Sic cam graviter commotus affatur. Voyez les paroles que Molière prête à Vénus.


LIVRE SIXIÈME.

Per tacita secreta cistarum. Les attributs secrets de Cérès, qui étaient tout ce qu’il y avait de plus mystérieux dans son culte, étaient déposés aux jours solennels dans des corbeilles portées par des femmes. Ces femmes s’appelaient Canéphores.

Per famudorum tuorum draconum pinnata curricula. Ovide indique cet appareil, Métamorphoses, liv. v, v. 642.

.... Geminos dea fertilis angues
Curribus admovit, frenisque coereuit ora.

Et glebæ siculæ sulcamina. La Sicile était consacrée à Cérès et à sa fille Proserpine, parce qu’on croyait qu’elles y avaient pris naissance, et que c’était, disait-on, le premier endroit du monde où l’on eût commence à cultiver la terre. Elle était célèbre à cause de sa fertilité, qui lui avait valu le surnom de grenier de l’Italie.

Eleusinis Alticee. Éleusis, ville de l’Attique, ful ainsi appelée du roi Éleusius, qui offrit l’hospitalité à Cérès, pendant qu’elle cherchait sa fille. En mémoire de cette circonstance, ou, selon d’autres, parce que c’étail près d’Éleusis que Triptolème avait découvert l’art d’ensemen- cer la terre, on avait institué dans cette ville un culte tont, particulier à Cérès, et elle y avait un temple magnifique :

Zygiam. C’est à savoir là déesse conciliatrice, qui préside et conspire à l’union des sexes.

Lucinam. Ovide donne l’étymologie de ce nom, Fastes, liv. iii, v. 255 :

Dicite, Tu lucem nobis, Lucina, dedisti ;
Dicite, Tu voto parturientis ades.

Juno Sospita. Elle avait effectivement un temple sous ce nom dans la ville de Lanuvium ; et tous les consuls que l’on créait à Rome étaient obligés d’y aller sacrifier.

Ad istum modum supplicanti. La Fontaine joue ainsi prit de cette harangue : « Psyché, dit-il, ayant rencontré Juno, lui chanta un hymne où il n’était fait mention que de la puissance de cette déesse ; en quoi elle commit une faute : il valait bien mieux s’étendre sur sa beauté ; la louange en est tout autrement agréable. Ce sont les rois qu’on n’entretient ne de leur grandeur : pour les reines, il faut les féliciter d’autre chose, qui veut bien faire. Aussi l’épouse de Cupidon fut-elle éconduite encore une fois. »

Nuras meæ. Vénus avait épousé Vulcain, qui était fils de Junon.

Frater Arcas. Mercure était né sur le Cyllène, mont d’Arcadie. Il était fils de Jupiter et de Maïa, comme Vénus était fille de ce dieu et de Dioné.

Retro metas murtias. Il y avait à Rome un antique autel de Vénus au myrte, Venus Myrtea, et par altération Venus Murcia. Cet autel était situé au pied du mont Aventin.

Psychen misellam flagellis afflictam. La Fontaine : « Il n’y eut aucun endroit d’épargné dans tout ce beau corps, qui devant ces moments-là se pouvait dire en elle le temple de la blancheur : elle y régnait avec un éclat que je ne saurais vous dépeindre. »

Ruunt aliæ… sepedum populorum undæ. La Fontaine :

Il en vient des climats où commence l’Aurore,
De ceux que ceint Téthys, et l’Océan encore ;
L’Indien dégarnit toutes ses régions ;
Le Garamante envoie aussi ses légions ;
Il en part, du couchant, des nations entières ;
Le nord ni le midi n’ont plus de fourmilières ;
Il semble qu’on en ait épuisé l’univers :
Les chemins en sont noirs, les champs en sont couverts ;
Maint vieux chêne en fournit des cohortes nombreuses ;
Il n’est arbre mangé qui, sous ses voûtes creuses,