Page:Pétrone, Apulée, Aulu-Gelle - Œuvres complètes, Nisard.djvu/441

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chantaient, et ces banquets charitables qui s’y faisaient en faveur des pauvres, banquets nommés ugapes dans la primitive Église.

Meam condiscipulam. Anciennement, les filles allaient, comme les garçons, à des écoles publiques. C’est ce que nous apprend Tite-Live, liv. iii, ch. 44, en parlant de Virginie, qui, dit-il se rendait aux écoles, lorsqu’elle fut arrêtée par l’infâme ministre des plaisirs du décemvir Appius Claudius

Lege de adulteriis. Par la loi Julia de Adulteriis, Cod. liv. ix, tit. 9, § 4, il était permis à un père de faire mourir sa fille et celui avec lequel elle avait déshonoré son mari. L’empereur Marc-Aurèle voulait que le mari ne fût pas ponrsuivi en justice, lorsqu’il tuait sa femme surprise en adultère. L’article 324 de notre code pénal donne une idée de cette loi romaine. En Égypte, on faisait battre de verges un homme convaincu d’adultère, et l’on coupait le nez à la femme, afin de lui ôter un des principaux agréments du visage.

De sua proturbavit domo. Romulus défendit absolument aux femmes de quitter leurs maris ; et, au contraire, il permit aux maris de se séparer de leurs femmes, dans le cas où celles-ci avaient empoisonné les enfants, avaient été surprises avec de fausses clefs, ou convaincues d’adultère. Quand la répudiation avait lieu pour un de ces trois cas, le mari conservait le bien de sa femme ; autrement, il lui en rendait la moitié, et il dévouait l’autre à la déesse Cérès. Le divorce était une rupture entière du mariage, dont le libellé était ainsi conçu : Tuasres tibi habeto ; « Emportez ce qui vous appartient. » Incontinent après la séparation, le mari était libre de se remarier ; mais la femme ne le pouvait que l’année suivante… Ou voit, dans tous ces détails le juriste, et le praticien faire percer les habitudes du barreau et du tribunal au milieu de ses fictions de romancier.

Dotali serrulo. Les esclaves que les femmes amenaient à leurs maris comme faisant partie de leur dot, et qui étaient pour cela appelés dotales, passaient au pouvoir des maris, comme les autres effets qui composaient la dot. Elles en avaient quelquefois d’autres qu’elles se réservaient à elles en propre : on les appelait receptitii, réservés. Les uns et les autres étaient entièrement dévoués à leurs maîtresses, avec qui ils avaient vécu dès leur enfance dans la maison de leur père, et ils étaient fort peu fidèles aux maris dans les choses où les femmes avaient des intérêts opposés aux leurs.

Martiique judicii. C’est-à-dire de la cour de Mars, ou plutôt, pour nous servir de l’expression usitée, de l’Aréopage. C’était une place à Athènes, où se rendit le premier jugement pour cause criminelle en faveur du dieu Mars, accusé par Neptune d’avoir tué son fils : de la les juges et les sénateurs d’Athènes ont eu le nom d’aréopagites, que leur donna Solon. Quintilien nous apprend que les Athéniens et les Lacédémoniens avaient banni expressément l’éloquence de leurs plaidoyers, en défendant aux avocats de rien dire qui pût attendrir les juges : les faits devaient être exposés d’une manière simple et précise. Cicéron voulait au contraire qi ment émouvoir Les jt fai ter d’une manière pathétique un enfant à ses auditeurs, et se les rendre favorables après les avoir fait pleurer.

In urnam œæream. Chez les Romains, lorsque les débats d’une affaire criminelle étaient fermés, chacun des juges une urue un billet avec la lettre A on la lettre

s ; condemno, je con-

D Set lenrsembtiit doutent ik écrivant deux L., non liquet, qui voulaient dire : « Je ne iré. » Outre ces billets, Anguste

jouté un autre pour la grâce. H parait, du reste,


























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que cette manière de procéder judiciafrement avait passé de Rome à Athènes.

La lacune indiquée par les poiats remplace un passage d’une obscénité révoltante, qu’on trouve dans deux ma- nuscrits de Florence. En voici le texte :

… Naresque perfundit meas. Et Hercule Orcum in pysam per terelem fragrantis et oleæ rosaceæ lotio- bus expursavit (alter expiavit). At (alt. ac) dein digiti Hypate, Lichano nis mei nivea spurcitie pluscule excorians emund : uinis cephalinm formosa nu conatim vel connalim) veuiebat, mordicibus panniens ego et dentes ad Jovem elevans lriapon frequenti fri porrixabam, ipsoque pando et repando ventrem sæpiuscule tractaban (alt. fuctabam). Ipsa quoque respiciens quod nter artus tensros excreverat, modicum illud (alt. id.) morulæ, qua lustrum sterni mandaverat, anni sibi revolutiones putabat. Tunc exo :, etc. »

Matrimonium confarreaturus. L’expression latine matrimoniuwm confarreare fait allusion à une des trois inauières dont pouvait se célébrer le mariage à Rome, à La confarréation. Elle consistait à faire présenter à la femme par son époux un gâteau de fleur de farine, far- reum, comme pour indiquer que la vie et ses besoins devenaient desormais communs entre eux.

Græcanicam sallantes Pyrrhicam. C’était une danse guerrière inventée par Pyrchus, qui l’exécuta le premier autour du tombeau de Patracle, l’ami intime de son père Achille. Cette danse, pleine de postures lascives, élait enseignée à des jeunes gens couverts de leurs armes, afin de les exercer à la discipline militaire et de les accoutumer aux divers mouvements du corps.

Voici conment se termine la Luciade :

« Comme j’étais en celte peine, quelqu’un passe portant des couronnes et guirlandes de toutes sortes de fleurs et des roses fraiches parmi ; ce que je ne vis pes plus tôt, que je me jette au bas du lit. On crut que j’allais dan- ser ; mais, m’approchant de ces fleurs, je commence à choisir entre toutes, el Lirer une à une les roses les plus belles, elen broutais les feuilles à mesure, lorsqu’aux yeux des assistants, qui me regardaient élunnés, ma forme extérieure d’animal se va perdant peu à pe disparait du tout ; si bien qu’il n’yavait plus d’âne, mais àsa place Lucius, nu comme quand il vint au monde.

« Dire le bruit qui se fit alors, et combien ce changement surprit toute l’assemblée, ne serait pas chose facile. On s’émeut, chacun parle ainsi qu’il l’entendait. Les uns me voulaient brûler tout vif sur-le-champ comme sorcier, monstre de qui l’apparition pronostiquait quelque malheur ; d’autres étaient d’avis de m’interroger d’abord, pour voir ce que je pourrais dire, et décider après cela ce qu’il faudrait faire de moi. Cependant je m’avance vers le préfet de la province, qui d’aventure était venu voir l’ébattement des jeux, et lui conte d’en bas, au mieux qu’il me fut possible, comme une femme de Thessalie, en me frottant de quelque drogue, m’avait fait âne devenir, le suppliant de me vouloir garder en prison, tant que par enquête il eût pu savoir la vérité du fait ; et le préfet : « Dis-nous un peu ton nom, tes parents, ton pays ; il n’est pas que tu n’aies quelque part des amis qu’on puisse connaitre ? » Je lui répondis, et lui dis : « Mon nom à moi est Lucius, et celui de mon frère, Caïus ; et avons commun le surnom, tous deux auteurs connus par différents ouvrages.  : i, des vers élé-


« giaques, étant avec cela bon devi

hate. » Ce qu’entendant le magistrat : « Vraiment,

l, tu es né de gens qui, de tout Lemps, me furent

« amis et mes bons hôtes qui plus est, n’ayant reçu ct

« festayé chez eux en toute courtoisie, et suis témoin que 27.