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Page:Pétrone - Satyricon, trad. Héguin de Guerle, 1861.djvu/100

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notre vue est un vieillard au front chauve, vêtu d’une tunique rousse, et jouant à la paume avec de jeunes esclaves aux cheveux longs et flottants[1]. Nous ne savions qu’admirer le plus, ou la beauté de ces enfants, ou la mollesse de ce vieux bouc, qui jouait en pantoufles avec des balles vertes. Dès qu’une de ces balles avait touché la terre, on la jetait au rebut : un de ses gens, posté près des joueurs avec une corbeille bien garnie, leur en fournissait sans cesse de nouvelles. Entre autres choses bizarres, nous vîmes, aux deux extrémités du jeu, deux eunuques, dont l’un portait un pot de nuit d’argent, l’autre comptait les balles, non pas celles que les joueurs se renvoyaient les uns aux autres, mais celles qui tombaient à terre. Tandis que nous admirions cette magnificence, Ménélas vint à nous : — Voilà, nous dit-il, en désignant Trimalchion, voilà celui qui vous traite aujourd’hui ; ce que vous voyez n’est que le prélude du souper. — Il allait en dire davantage, quand Trimalchion fait craquer ses doigts[2]. À ce signal du maître, l’un des eunuques approche, le bassin à la main. Trimalchion soulage sa vessie, fait signe qu’on lui serve de l’eau, en mouille légèrement l’extrémité de ses doigts, et les essuie aux cheveux d’un esclave[3].


CHAPITRE XXVIII.

On ne finirait pas de raconter toutes les singularités qui nous frappèrent. Enfin, nous nous rendîmes aux Thermes, et là, nous passâmes promptement du bain chaud au rafraîchis-