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Page:Pétrone - Satyricon, trad. Héguin de Guerle, 1861.djvu/108

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lorsqu’un vieux parasite m’arrêta : — Il y a là dedans, me dit-il, je ne sais quoi d’excellent. — Je cherche donc dans la coquille, et j’y trouve un becfigue bien gras, enseveli dans des jaunes d’œufs poivrés.


CHAPITRE XXXIV.

Cependant Trimalchion, interrompant sa partie, se fit apporter successivement tous les mets qu’on nous avait servis. Il venait de nous annoncer à haute voix que, si quelqu’un de nous désirait retourner au vin miellé[1], il n’avait qu’à parler ; lorsqu’à un nouveau signal donné par l’orchestre, un chœur d’esclaves enleva en cadence les entrées. Au milieu du tumulte que causa le service, un plat d’argent vint à tomber ; un esclave, croyant bien faire, le ramasse. Trimalchion, qui s’en aperçoit, fait appliquer à l’officieux serviteur de vigoureux soufflets, pour punir sa gaucherie, et ordonne que l’on rejette à terre ce même plat d’argent[2], qu’un valet vient balayer avec les autres ordures. Alors entrèrent deux Éthiopiens à longue chevelure, portant deux petites outres pareilles à celles dont on se sert pour arroser l’amphithéâtre, et, au lieu d’eau, ils nous versèrent du vin sur les mains. Comme on s’extasiait sur cet excès de luxe, notre hôte s’écria : — Mars aime l’égalité. — En conséquence, il exige que chacun des convives ait sa table à lui seul : — Par ce moyen, ajouta-t-il, ces esclaves puants, n’étant plus entassés, nous suffoqueront