Page:Pétrone - Satyricon, trad. Héguin de Guerle, 1861.djvu/115

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

celliers. — Mais c’est un rêve qu’une pareille extravagance. — Aussi, lorsqu’il vit son crédit chanceler, de peur que ses créanciers ne s’imaginassent qu’il en était aux expédients, il fit afficher cet avis :

JULIUS PROCULUS
VENDRA À L’ENCAN LE SUPERFLU DE SON MOBILIER.


CHAPITRE XXXIX.

Trimalchion interrompit cet agréable entretien[1]. On avait déjà enlevé le second service, et, le vin excitant la gaieté des convives, la conversation était devenue générale. Alors notre hôte, les coudes appuyés sur la table[2] : — Égayons notre vin, mes amis, et buvons assez pour mettre à la nage les poissons que nous avons mangés. Pensez-vous, dites-moi, que je me contente des mets qu’on nous a servis dans les compartiments de ce surtout que vous avez vu ? Qu’est-ce à dire ? Connaissez-vous si peu les ruses d’Ulysse[3] ? Mais sachons cependant entremêler aux plaisirs de la table les dissertations savantes[4]. Que la cendre de mon bienfaiteur repose en paix ! c’est à lui que je dois de jouer le rôle d’un homme parmi mes semblables. Aussi l’on ne peut rien me servir qui m’étonne par sa nouveauté : par exemple, je puis, mes chers amis, vous expliquer l’allégorie de ce globe. Le ciel est le séjour de douze divinités dont il prend tour à tour les différentes figures[5]. Tantôt il est