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Page:Pétrone - Satyricon, trad. Héguin de Guerle, 1861.djvu/321

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bile, dégagé le gland de son enveloppe, se verra retranché du peuple hébreu, et forcé de chercher un refuge dans quelque ville grecque, où il sera dispensé d’observer le jeûne du sabbat. Ainsi, chez ce peuple, la seule noblesse, la seule preuve d’une condition libre, c’est d’avoir eu le courage de se circoncire.


XVIII.
LE VRAI PLAISIR.

Le plaisir de l’accouplement est sale et de courte durée : le dégoût le suit aussitôt. N’allons donc pas tout d’abord nous y précipiter en aveugles, comme des brutes lascives ; car, par lui, la flamme de l’amour languit et s’éteint. Ah ! plutôt, prolongeons, prolongeons sans fin ses doux préludes ! Restons longtemps couchés dans les bras l’un de l’autre ! Plus de fatigue alors, plus de honte. Cette jouissance nous a plu, nous plaît et nous plaira longtemps ; jamais elle ne finit, et se renouvelle sans cesse.


XIX.
L’ILE DE DÉLOS.

Cette Délos[1], maintenant unie à la terre par des liens indissolubles, jadis nageait dans la mer azurée, et, poussée çà et