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Page:Pétrone - Satyricon, trad. Héguin de Guerle, 1861.djvu/325

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XXVII.
LA FABLE DE PASIPHAÉ, SUR TOUS LES MÈTRES EMPLOYÉS PAR HORACE.

La fille du Soleil brûle d’un feu nouveau, et poursuit, égarée par sa passion, un jeune taureau à travers les prairies. Les saints nœuds de l’hymen ne la retiennent plus : l’honneur du rang suprême, la grandeur de son époux, elle a tout oublié. Elle voudrait être métamorphosée en génisse ; elle porte envie au bonheur des Prétides, et fait l’éloge d’Io ; non pas parce qu’on l’adore au ciel sous le nom d’Isis, mais à cause des cornes qui s’élèvent sur son front. Si rien ne s’oppose plus à sa malheureuse passion, elle serre dans ses bras le cou du farouche taureau, pare ses cornes des fleurs du printemps, et s’efforce de coller sa bouche à la sienne. Que l’Amour inspire d’audace à ceux qu’il frappe de ses traits ! Elle ne craint pas de renfermer son corps dans des planches de chêne qui ont reçu la forme d’une génisse : elle se livre à tous les égarements que lui inspire un amour infâme, et donne la vie… ô crime ! à un monstre ambiforme, immolé par le bras de ce