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Page:Pétrone - Satyricon, trad. Héguin de Guerle, 1861.djvu/327

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serrez-la plus étroitement dans vos bras, tracez de nouveaux sillons dans le champ de Vénus ; redoublez d’ardeur ; et, parvenus au terme de la carrière, les yeux égarés, prêts à rendre l’âme, épuisés de plaisir, faites pleuvoir dans son sein une tiède rosée. Voilà votre lot, à vous que Vénus favorise. Mais laissez-moi, du moins, cette vaine consolation : si je ne puis jouir, qu’il me soit permis d’aimer.


XXIX.
L’INUTILITÉ DE LA PARURE.

Cesse, je t’en supplie, aimable fille, de te montrer à moi si parée ; épargne un cœur qui t’appartient tout entier ; ne l’accable pas par ta beauté ! Cesse de surcharger tes attraits d’ornements superflus : l’art ne peut rien ajouter à tant d’appas. À quoi bon arranger avec tant de soin ta tête et tes cheveux ? ta tête est si belle par elle-même, tes cheveux en désordre me plaisent tant ! Pourquoi ce ruban de soie qui tient captive ta blonde chevelure ? près de ses tresses dorées, pâlit la soie la plus brillante. Pourquoi multiplier les boucles qui couronnent ta tête ? abandonnés à la nature, tes cheveux ont tant de charmes