Aller au contenu

Page:Pétrone - Satyricon, trad. Héguin de Guerle, 1861.djvu/342

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

c’était aussi une inscription assez ordinaire sur les grandes portes, pour avertir les étrangers de ne pas entrer témérairement.

2 Erat venalitium titulis pictum. — Chaque esclave, mis en vente dans un marché public, portait suspendu au cou un écriteau qui indiquait son pays, son savoir-faire, ses défauts : cela était ordonné par les édiles. Voyez Aulu-Gelle, liv. IV, chap. 2 ; et ce distique de Properce, liv. IV, élégie 5 :

Aut quorum titulus per barbara colla pependit,
Cœlati niedio quum saliere foro.

3 Et pixis aurea non pusilla, in qua barbam ejus conditam esse dicebant. — Les Romains gardaient leur première barbe avec un soin superstitieux ; ils adoptèrent assez tard l’usage de se raser. Varron nous apprend que les premiers barbiers vinrent de Sicile en Italie, l’an 454 de la fondation de Rome, amenés par Publius Ticinus Mena ; avant cette époque, on ne s’y rasait pas.

CHAPITRE XXX. 1 Vestimenta mea cubitoria perdidit. — Les Romains avaient pour la table des habits particuliers qu’ils y portaient toujours, et qu’ils ne pouvaient porter ailleurs ; et, quand ils mangeaient hors de chez eux, ils envoyaient ces habits chez leur hôte, à moins que celui-ci ne leur en fournît. La couleur de ces habits n’était point fixée, tandis que l’habit de ville devait toujours être blanc. Ils appelaient cette robe de festin vestis cœnatoria ou cubitoria ; celle des gens de qualité s’appelait synthesis. Néron portait quelquefois en public cette robe de festin, ce que Suétone, au chapitre II de la vie de cet empereur, lui reproche comme un manque de bienséance.

CHAPITRE XXXI. 1 Pueris alexandrinis aquam in manus nivatam infundentibus. — Les esclaves d’Alexandrie étaient les plus recherchés, non-seulement parce qu’ils venaient de loin, mais parce qu’ils étaient particulièrement propres aux plaisirs les plus effrénés, et que rien d’infâme ni de vil ne les rebutait. Martial, épigr. 42 du liv. IV, décrivant les qualités qu’il veut trouver dans un esclave, exige d’abord qu’il soit Égyptien :

Niliacis primum puer is nascatur in oris,
Nequitias tellus scit dare nulla magis.

2 Aquam nivatam. — Cette eau se faisait avec de la neige fondue, puis filtrée, et plongée de nouveau dans la neige pour la frapper de glace. Néron l’aimait à un tel point, qu’il en faisait mettre dans ses bains. Cette invention est d’ailleurs fort ancienne. Pline (liv. xxxi,