Page:Pages - Recherches sur l’homœopathie.djvu/16

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Hoffman et Stahl déclarent que la mille-feuilles produit des hémorragies et suffit à les faire cesser. Sydenham, qu’on a surnommé à juste titre l’Hippocrate anglais, employait avec succès l’opium pour guérir les fièvres, dont l’assoupissement est un des caractères. De nos jours, Bretonneau, le docte praticien de Tours, a conseillé de combattre la diphtérie avec l’acide chlorhydrique étendu, qui suffit pour la produire.

Inutile de poursuivre les citations pour montrer que depuis longtemps cette idée avait pris germe. Hahnemann lui-même l’avoue avec une grande franchise ; mais nul autre avant lui ne l’avait si bien étudiée, ni si bien développée. Si donc, au lieu de regarder cette découverte comme une grande conception, quelques-uns se croient en droit de la considérer comme une aberration de l’esprit, que ceux-là ne se hâtent pas trop de jeter la pierre à cet homme illustre, car le blâme ou le ridicule pourrait atteindre des célébrités qu’ils vénèrent !

Cela dit, voyons dès maintenant quelle est l’époque réelle où cette doctrine fut conçue, et en quelle circonstance ; nous la suivrons ensuite dans sa marche, et nous chercherons à déterminer enfin, d’après les principes sur lesquels elle repose, l’idée qu’on doit s’en faire, les fruits qu’on peut en retirer.

C’est en 1790 qu’Hahnemann, à qui le besoin d’inventer et un secret penchant à la réforme avaient démontré l’insuffisance des théories jusqu’alors enseignées touchant l’action des médicaments, et à qui s’était fait sentir aussi le besoin d’une révision générale de la thérapeutique, qu’Hahnemann, dis-je, fut frappé par les expériences qu’il fit sur lui-même, non-seulement de l’action spécifique du quinquina, mais aussi de la propriété constante qu’il a de déterminer un ensemble de symptômes analogues à ceux des fièvres intermittentes. « Puisque, dit-il, le spécifique de la fièvre intermittente est