Page:Pages - Recherches sur l’homœopathie.djvu/17

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susceptible de produire sur l’homme sain des symptômes analogues à ceux qu’engendre la maladie elle-même, ne serait-il pas possible que tout médicament capable de déterminer dans l’économie un certain ordre de phénomènes morbides fût spécialement propre à guérir la maladie dont l’évolution présente un ensemble de symptômes analogues ? » (Cette vue n’était encore qu’une hypothèse). Mais à la suite d’expériences physiologiques et cliniques continuées pendant plusieurs années sur des individus placés dans les conditions les plus diverses, il crut pouvoir présenter son hypothèse comme une loi générale, et en 1810 il fit paraître son Organon, qui contient l’exposé complet de sa doctrine.

Comme on le voit, ce système, qui repose sur ce principe : Tout vrai remède doit susciter dans un homme jouissant de la santé une maladie analogue à celle qu’il doit guérir, et réciproquement, ne manque pas d’attraits ; et à première vue, sans un profond examen, il ne peut que satisfaire l’imagination. Mais la pratique vient-elle confirmer la théorie ? et cette médecine si séduisante et si commode dont Hahnemann avait prôné les avantages et les immenses ressources serait-elle la seule qu’à l’avenir on dût suivre ? Ou bien, au contraire, ne sont-ce là que des promesses, des espérances toutes fallacieuses, et cette doctrine n’est-elle qu’une pure fiction ? À vrai dire, la question n’est pas facile à résoudre dès l’instant qu’on n’a pas fait de nombreuses expériences comparatives, comme j’ai eu lieu de le dire ailleurs.

À en juger sans doute par des homœopathes qui ont fait autorité dans la science, on pourrait répondre par l’affirmative. Mais cette réponse ne saurait être acceptée comme une certitude, bien qu’il répugne de supposer que des médecins qui ont été nourris des idées de l’ancienne école, qui ont pratiqué longtemps et honorablement la médecine d’après ces idées, et qui ont fini par embrasser entièrement la nouvelle