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Page:Pailleron - Amours et Haines, 1869.djvu/237

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petits poèmes.

Là-bas où l’infini commence :
La plaine rase autour de lui,
En haut le ciel où rien ne luit,
En bas la mer, — la mer immense.

Il est rouillé comme du fer ;
Accroupi sous le vent de mer,
Il geint avec de sourds murmures ;
Il geint les nuits, il geint les jours,
Toujours dans ses branches, toujours
On entend comme un bruit d’armures.

Toujours il lutte et se débat.
L’ouragan l’insulte et le bat,
Les flots lui jettent de l’écume,
La trombe l’a pris pour plastron,
Et la foudre, ce forgeron,
Le martèle comme une enclume.

Échevelé, perdu, honni,
C’est le bouffon de l’infini ;