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nationale, cet enfant de la révolution anglo-allemande, & de son esclave la succession d’Hanovre.

Il est maintenant trop tard pour rechercher les principes de cette dette. Ceux à qui il est dû, ont avancé l’argent, & ce n’est pas leur crime, s’il fut bien ou mal dépensé, ou même s’il fut volé. Il est cependant facile de voir que, comme la nation fait continuellement des progrès dans la connoissance de la nature & des principes du gouvernement & de l’impôt ; comme elle compare, à cet égard, l’Amérique, la France & l’Angleterre, il est impossible de la tenir long-temps encore dans l’état de léthargie où elle a été jusqu’à présent. Il faut nécessairement que quelques réformes s’en suivent. Peu importe que les principes pressent, avec plus ou moins de force, dans le moment présent. Ils sont répandus dans le monde, & rien ne peut arrêter leur action. Comme un secret une fois divulgué, on ne peut les rappeler : & c’est être véritablement bien aveugle si l’on ne voit pas qu’il se commence déjà un grand changement.

Neuf millions de taxes mortes sont une chose très-sérieuse ; & ce n’est pas seulement à un mauvais gouvernement qu’elles sont dues, mais en grande partie à un gouvernement étranger. En plaçant le pouvoir de faire la guerre, entre les mains d’étrangers qui ne vinrent que pour s’enrichir, on ne pouvoit attendre que ce qui est arrivé.

On a déjà donné, dans cet ouvrage, des raisons qui montrent que quelque reforme qu’on fasse dans les impôts, elle doit porter sur les dépenses courantes du gouvernement, & non sur cette partie appliquée à l’intérêt de la dette nationale. En exemptant le pauvre de sa taxe, il sera entièrement soulagé, tout mécontentement de sa part sera éteint, & en modifiant celles des taxes dont il a été parlé ci-dessus, la nation regagnera fort au-delà de la dé-