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nous rendent raisonnables sans que nous y pensions. M. cornwal, un des lords de la trésorerie, traita la pétition de l’assemblée de new-york avec mépris, parce que, dit-il, cette assemblée n’étoit composée que de vingt-six membres, d’où il concluoit qu’un nombre aussi peu considérable ne pouvoit agir au nom de la totalité des citoyens. Grâces lui soient rendues pour son honnêteté involontaire[1].

Pour finir, quelqu’étrange que ceci puisse sembler à quelques-uns, quelque peu disposés qu’ils soient à penser de cette manière, ce n’est pas là ce qui doit arrêter, mais on peut alléguer une foule de raisons victorieuses & frappantes, pour prouver que rien n’est plus propre à arranger promptement nos affaires, que de nous déclarer indépendans sans crainte & sans détour. Voici quelques-unes de ces raisons :

Premièrement, lorsque deux nations sont en guerre, il est d’usage que d’autres puissances, étrangères à leur querelle, s’interposent afin de les mettre d’accord, & travaillent pour elles aux préliminaires de la paix. Or, tant que les américains se diront sujets de la grande-bretagne, aucune puissance, quelque bien disposée qu’elle soit en notre faveur, ne nous offrira sa médiation. Dans notre position actuelle, nous sommes donc exposés à des querelles interminables.

Secondement, il est déraisonnable, de supposer que la france ou l’espagne, nous donnent le moindre secours, si nous ne prétendons en faire usage que pour réparer la scission momentanée & fortifier l’union de l’angleterre & de l’amérique, attendu que les suites de cette opération seroient dommageables à ces puissances.

Troisièmement, tant que nous nous disons sujets de

  1. Ceux qui sont curieux de savoir combien une représentation égale & nombreuse importe aux états, n’ont qu’à lire les recherches politiques de burck.