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parens n’ont pas été à même de me donner un scheling, au-delà de ce qu’ils avoient dépensé pour mon éducation, & cette première & unique dépense, fut prise sur leurs besoins. Cependant je joue dans le monde un personnage plus important, comme on s’exprime dans le monde, que pas un de ceux qui figurent dans le catalogue aristocratique de m. burke.

J’ai indiqué une partie des reproches qu’on peut faire aux deux chambres du parlement britannique. Je vais maintenant m’occuper du pouvoir désigné sous le nom de roi, & je serai fort bref sur ce sujet.

Le titre de roi, signifie une place à laquelle est attaché un revenu annuel d’un million sterling. Toutes ses fonctions se bornent à recevoir cet argent. Peu importe qu’il soit raisonnable ou stupide, sage ou insensé, anglais ou étranger. Chaque ministre agit d’après l’idée que m. burke a dans l’esprit, lorsqu’il compose ses ouvrages ; il est persuadé que le peuple a besoin d’être trompé, d’être maintenu dans une ignorance superstitieuse par un épouvantail quelconque, & ce qu’on appelle la dignité royale atteint ce but ; ainsi elle répond à l’attente qu’on s’en est formée, on n’en sauroit dire autant de deux autres pouvoirs.

En tout pays néanmoins cette dignité court un grand risque, non pas à raison des accidens qui peuvent frapper l’individu, mais à raison des probabilités qui peuvent se réaliser à tout moment, une nation peut cesser d’être aveugle ou stupide.

On a pris anciennement l’habitude de qualifier le roi de pouvoir exécutif, & l’on persiste dans cette habitude, quoiqu’elle ne soit plus motivée.

Ce nom lui venoit de ce qu’il avoit continué de siéger en qualité de juge, & de présider à l’exécution des lois. Les tribunaux faisoient alors