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CHAPITRE II

VAUVENARGUES ÉCRIVAIN. AMITIÉ DE VOLTAIRE. DERNIÈRES ANNÉES.

D’abord, l’état de sa santé, ruinée par deux campagnes successives, lui faisait une obligation de renoncer à la vie militaire : les plaies de ses membres gelés pendant la retraite de Prague se rouvraient ; ses yeux perdaient la vue ; son corps anémié était perclus de douleurs : et il n’avait que vingt-neuf ans.

Ensuite, le prestige de la carrière des armes, que les médiocrités de la vie de garnison n’avaient pu autrefois ternir à ses yeux, n’avait pas résisté à l’épreuve de la guerre d’Allemagne. On avait affronté les plus grands périls ; on avait enduré les plus cruelles misères : on n’avait pas rapporté de gloire. Il avait vu Belle-Isle, ce grand ambitieux qui rêvait aussi d’égaler Richelieu et Turenne,