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DERNIÈRES ANNÉES.

Mercure n’en parla point ; le Journal de Trévoux le cita dans ses « nouvelles littéraires » ; le Journal des Savants, plus consciencieux, en donna un compte rendu succinct, un « extrait », comme on disait alors. Marmontel, qui venait de fonder avec Bauvin l’Observateur littéraire[1], fit au livre de son ami l’honneur d’une étude plus étendue, tout en réservant quelque place aux critiques : « Je ne dissimulerai pas, disait-il en terminant, qu’on a trouvé quelques pensées obscures, quelques autres communes et peu intéressantes, et moins de paradoxes que le titre ne semblait en promettre ; mais ceux mêmes qui font ces, critiques sont les premiers à rendre justice à cet ouvrage où ils ont remarqué beaucoup de profondeur et d’invention pour le fond des choses et beaucoup de simplicité dans la manière dont elles sont offertes. C’est là ce qui doit être admiré de nos jours, où tout n’est que superficie, et faire oublier des défauts dont les ouvrages les plus achevés ne sont pas exempts. »

Lorsque les Caractères de La Bruyère avaient paru, en 1688, ils n’avaient guère trouvé meilleur accueil dans la presse du temps. « L’ouvrage de M. de La Bruyère ne peut être appelé livre que parce qu’il a une couverture et qu’il est relié comme les autres livres. Ce n’est qu’un amas de pensées déta-

  1. Cette publication ne dura qu’une année.