Aller au contenu

Page:Palephate - Histoires incroyables (trad. Van Eulst), 1838.djvu/88

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 86 —

échange la corne d’Amalthée ; or, c’était, selon ce Mythographe, une corne de taureau, qui s’emplissait, au gré du possesseur, de tous les mets et de toutes les liqueurs qu’il désirait : elle avait appartenu à Amalthée, fille d’Émonius. Le même Appollodore raconte au surplus l’aventure de Jupiter nourri par les Curètes et les Nymphes, du lait de la chèvre Amalthée, comme Diodore l’a fait au liv. V (Biblioth. liv. 1, chap. 1, $ 5, p. 2).

(2) Diodore de Sicile qui, outre les deux versions différentes que nous avons indiquées ci-dessus, rapporte aussi celle qui regarde la corne d’abondance comme une des cornes d’Achéloüs enlevée par Hercule, en donne cette explication assez raisonnable : les cornes d’Achéloüs étaient deux bras tortueux du fleuve, Hercule détourna l’un de ces bras et rendit ainsi à la culture un terrain très-fertile qui produisit abondamment tous les genres de fruits que l’on recueille en automne : on dit donc qu’il s’était rendu maître de l’une des cornes d’Acheloüs et que cette corne était devenue dans ses mains une source d’abondance (lib. IV, chap. 35, p. 106-107, tom. 3). Dion Chrysosthôme (Disc. 63, tom. 2, p. 327, édit. de Reiske) nomme aussi corne d’Amalthée, celle qu’Hercule avait arrachée au Dieu du fleuve Achéloüs.

CHAP. XLVII.

Sur Hyacinthe (1).

Hyacinthe était un jeune et beau garçon d’Amyclée : Apollon et Zéphyre, tous deux épris de ses attraits, se disputaient à qui parviendrait le mieux à lui plaire : Apollon tirait de l’arc, Zéphyre ne savait que souffler, les chants du premier inspiraient le plaisir ; l’autre répandait la crainte et le trouble : le jeune homme manifesta son penchant pour le Dieu et excita ainsi l’envieux Zéphyre à préparer ses armes. Bientôt après Hyacinthe s’exerçant à la palestre éprouva la vengeance de Zéphyre : un palet lancé par Apollon et détourné