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tomba percé de son propre glaive, après la prise de Troie (V. plus haut le chap. XII). Apollodore mentionne simplement la mort d’Hyacinthe (liv. I, chap. 3, § 3, p. 6, édit. de Heyne).

La fleur qui porte les caractères (aï) n’est pas celle que nous appelons aujourd’hui hyacinthe ; mais le pied-d’alouette ou delphinium Ajacis des botanistes, autrement la Dauphinelle.

CHAP. XLVIII.

Sur Marsyas (1).

Marsyas était un paysan qui devint musicien par un hasard que je vais vous dire : Minerve prit ses flûtes en haine, parce que cet exercice lui enlevait considérablement de sa beauté, ce qu’elle apprit en voyant son image dans une source qu’elle avait rencontrée(2) : elle jeta donc ses flûtes : le pâtre Marsyas les ayant ramassées, les approcha de ses lèvres, et, par un reste de leur divine origine, elles rendirent des sons délicieux, sans que le rustre y fût pour rien ; Marsyas les ayant attribués à son talent provoqua les Muses et Apollon lui-même, disant qu’il ne pourrait plus supporter la vie, s’il ne parvenait à l’emporter sur le Dieu : vaincu dans cette lutte, Marsyas fut écorché. J’ai vu moi-même en Phrygie, une rivière(3) qui porte le nom de Marsyas et les Phrygiens prétendent que ses eaux proviennent du sang de Marsyas(4).

(1) Cette fable est racontée en détail par Diodore de Sicile qui ne parle cependant pas des flûtes jetées par Minerve (liv. III, chap. 57 et 58, p. 334-337, tom. 2, édit. de Deux-Ponts), par Apollodore (liv. 1er, chap. IV, § 2, p. 8 de l’édit. 8° Heyne) et par Hyginus (fable 165, p. 278-280, Mythogr. lat. de Van Staveren) et résumée dans Ovide (Fastes, liv. V, v. 697-708, et dans les Métam. liv. VI, v. 382-400).