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(2) Outre les auteurs que l’on vient de citer, Athénée liv. XIV, (no VII, p. 233-235, tom. 5 de l’édit. de Schweighœuser) parle aussi de l’effet désagréable que la flûte produisait sur la figure de Minerve ; de même que Plutarque au traité Qu’il faut réprimer sa colère (p. 789 du tom. 7, édit. de Reiske).

(3) Xénophon (Anabasis, liv. 1er, chap. 2, § 8, p. 10-1 1, tom. 2 de l’édit. de Schneider) dit qu’à Célènes, en Phrygie, on avait conservé, de son temps, la tradition que la rivière de Marsyas, qui se jette dans le Méandre, était venue du sang de Marsyas écorché par Apollon. Hérodote (au liv. VII, chap. 26, tom. 3, p.483-484, édit. Baehr) avait dit aussi que l’on montrait à Célènes, dans la citadelle, une outre que les Phrygiens prétendaient avoir été faite de la peau de Marsyas écorché par Apollon. Plutarque (des Fleuves, tom. 10, p. 748-749), Julien (lettre XLI, p. 76 de l’édition in-8o de Heyler, Mayence 1828), Tite-Live (liv. XXXVIII, chap. 13, p. 219, tom. 7 de l’édition de Lemaire), et Pline l’ancien (liv. V, chap. 56, p. 240 et chap. 28, p. 520, tom. 2 de l’édit. de Lemaire) parlent tous de cette tradition conservée à Célènes, que la rivière de Marsyas avait été formée du sang de ce malheureux écorché par Apollon.

(4) Il paraît bien avéré que Marsyas fut l’inventeur de la double flûte des anciens : Diodore de Sicile (à l’endroit cité note 1re), le dit positivement, ainsi que Métrodore de Chio cité par Athénée (liv. IV, chap. 82, pag. 193, tom. 2 de l’édition de Schweighœuser) et Plutarque (au Traité de la musique, tom. X, p. 654 de Reiske) dit que l’inventeur fut le père de Marsyas, mais que Marsyas fut le premier qui en joua après lui : il ajoute au traité (Qu’il faut réprimer sa colère, tom. 7, p. 789) qu’il inventa l’anche et un entourage pour la bouche, qui, en exigeant un souffle moins violent, diminua la difformité du visage du joueur. Pline l’ancien (à l’endroit cité note 3) le nomme aussi comme inventeur de la flûte.

Au jugement de Plutarque la musique instrumentale est faite pour accompagner humblement la voix, et c’est pour avoir osé lutter avec sa seule flûte contre les chants d’Apollon accompagnés de sa lyre, que Marsyas reçut un si cruel châtiment du Dieu des arts (Propos de table, liv. VII, tom 8, p. 848 R).

Nous trouvons, dans la note 55 du liv. VII de l’Hérodote de