Page:Palissot de Montenoy - Œuvres complètes, tome 1 - 1778.djvu/235

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Arlequin.

C’est un grand Astrologue, un grand Philosophe, qui prédit le beau tems & la pluie mieux qu’un almanach ; qui explique tous les songes… mais ce n’est rien, ce n’est rien que tout cela.

Almanzor.

Auras-tu bientôt fini ?

Arlequin.

Un grand Astrologue ! un grand Philosophe ! un grand Barbier ce n’est rien. Ce sont ses histoires dont vous seriez enchanté. Il faut qu’il ait une bibliotheque dans la tête. Dans le moment même, il en racontait une ; mais d’une beauté !… d’une beauté !… d’un intérêt… d’une longueur, qui ne se conçoit pas. Des enchantemens, un génie, une baleine, une tortue… oh ! rien n’est si beau, Monsieur, rien n’est si beau.

Almanzor.

Laisse-là tes histoires, te dis-je, & songe que j’ai besoin de toi. Enfin, mon cher Arlequin, j’ai lieu de croire que la belle Zulime commence à devenir plus sensible. Fatmé vient de me promettre d’employer…