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payer la taxe annuelle pour le trésor. Quand les clients n’ont pas de quoi payer, le chef avance pour eux, compte l’usure, et les pauvres clients ne tardent pas à devenir ses esclaves. En général, les clients sont d’une grande ressource pour leur maître, surtout quand celui-ci ne les moleste pas et les laisse paisiblement chercher leur vie ; car alors ils lui apportent souvent des présents considérables en riz, fruits, légumes et poissons.

Les esclaves font au moins le tiers de la population on les divise en trois classes : les captifs, les esclaves irrédimibles, et les esclaves ordinaires qui peuvent se racheter. Pendant les guerres, c’est la coutume d’amener captifs tous les habitants des places qu’on a prises, et le roi en distribue une partie à chaque mandarin, selon son rang et son mérite. Lorsque ces captifs ne se plaisent pas chez leurs maîtres, ils ont droit de passer chez un autre, pourvu que celui-ci paie leur rançon, fixée à quarante-huit ticaux par personne. On appelle esclaves irrédimibles, les enfants qui ont été vendus irrévocablement par leurs père et mère dans leur bas âge et avec un écrit de vente en due forme ; ceux-ci ne peuvent plus sortir de chez leur maître et, s’ils y sont maltraités, ils n’ont pas