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figure.) Dans cette couche de tourbe on trouve, en outre, des troncs et des branches d’un arbre, dont le bois est rouge, mais si fragile, qu’il se rompt sans effort. D’où je conclus, que c’était là le niveau primitif du terrain, qui se sera élevé peu à peu par le sédiment, qu’y déposent les eaux chaque année, à l’époque de l’inondation, aussi bien que par le détritus des feuilles et des plantes.

Il est dit dans les Annales de Siam, que sous le règne de Phra-Ruàng (environ l’an 650 de notre ère), les jonques chinoises pouvaient remonter le Më-Nam jusqu’à Sangkhalôk, qui est aujourd’hui à plus de cent vingt lieues de la mer ; ce qui fait supposer que la plaine de Siam a éprouvé un changement considérable dans ce laps de douze cents ans, puisqu’à présent les jonques ne remontent pas au-delà de Juthia, distante de la mer de trente lieues seulement.

En creusant des canaux, on a trouvé, dans plusieurs endroits, des jonques ensevelies dans la terre à quatre ou cinq mètres de profondeur. Plusieurs personnes m’ont rapporté que quand le roi fit creuser les puits pour les pèlerins, sur la route de Phra-Bat, à une profondeur de huit mètres, on trouva un gros cable d’ancre en rotin.